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DerniÚre mise à jour le 24 février 2022

Justice pénale : quelles sont les alternatives à un procÚs ?

Modifié le 2023-03-01

Par Direction de l'information légale et administrative

Pour Ă©viter un procĂšs pĂ©nal, des mesures alternatives peuvent ĂȘtre prises par le procureur de la RĂ©publique. L'objectif est d'assurer la rĂ©paration du dommage causĂ© Ă  la victime, de mettre fin Ă  l'infraction et de rĂ©insĂ©rer socialement l'auteur des faits. Le procureur peut agir directement ou par l'intermĂ©diaire d'un officier de police judiciaire, d'un dĂ©lĂ©guĂ© du procureur ou d'un mĂ©diateur. Ces mesures s'adressent au majeur et mineur.

Avertissement pénal probatoire

Depuis le 1er janvier 2023, le rappel à la loi est supprimé et remplacé par l'avertissement pénal probatoire.

Entretien d'avertissement

L'avertissement pénal probatoire est un entretien réalisé par le procureur de la République ou son délégué.

L'objectif de l'entretien est de rappeler à l'auteur d'une infraction ce que dit la loi et les peines qu'il encourt pour ne l'avoir pas respectée.

La personne mise en cause peut ĂȘtre assistĂ©e par un avocat au cours de cet entretien.

Avant ou pendant l'entretien, l'auteur prouve qu'il a indemnisé la victime.

PĂ©riode probatoire

À compter du prononcĂ© de l'avertissement s'ouvre une pĂ©riode probatoire : il s'agit d'une pĂ©riode pendant laquelle l'auteur de l'infraction doit s'abstenir de commettre une nouvelle infraction.

Ce délai est de 1 an lorsqu'il a commis une contravention.

Ce délai est porté à 2 ans en cas de délit.

À la fin de cette pĂ©riode de mise Ă  l'Ă©preuve, le procureur peut confirmer l'avertissement. Il peut aussi revoir cette dĂ©cision initiale Ă  condition de se trouver dans le dĂ©lai pour pouvoir encore engager des poursuites. Il peut alors dĂ©cider d'une composition pĂ©nale ou poursuivre l'auteur devant un tribunal correctionnel ou de police.

Si la personne ayant bénéficié de l'avertissement commet une nouvelle infraction pendant la période probatoire, le procureur peut utiliser la composition pénale. Il peut aussi prendre une ordonnance pénale ou ouvrir une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Il peut également envisager de poursuivre l'auteur devant un tribunal correctionnel ou de police.

Il n'est pas nécessaire que la nouvelle infraction soit identique à la premiÚre (exemple : des violences peuvent entrainer la révision de l'avertissement pénal probatoire décidé pour un vol antérieur).

Conditions Ă  remplir par l'auteur

L’auteur peut bĂ©nĂ©ficier de cette mesure alternative aux poursuites pĂ©nales lorsqu’il reconnait avoir commis l’infraction qu’on lui reproche.

Que l'auteur soit majeur ou mineur, cette mesure d'avertissement avec mise à l'épreuve estpossible dans les cas suivants :

  • La victime d'une infraction a obtenu rĂ©paration de son prĂ©judice par l'auteur
  • L'auteur a bĂ©nĂ©ficiĂ© en mĂȘme temps que l'avertissement pĂ©nal probatoire d'une mesure alternative de rĂ©paration au bĂ©nĂ©fice de la victime.

S'il est mineur, ses reprĂ©sentants lĂ©gaux sont convoquĂ©s et donnent leur accord pour sa mise en Ɠuvre. L'avertissement pĂ©nal probatoire s'applique aux mineurs sans antĂ©cĂ©dent judiciaire. Il s'applique Ă©galement Ă  ceux qui n'ont pas besoin d'un suivi Ă©ducatif.

Il ne peut pas y avoir d'avertissement pénal probatoire dans les cas suivants :

  • L'auteur a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© condamnĂ© par la justice (exemple : rĂ©cidiviste ou personne ayant dĂ©jĂ  fait l'objet d'une condamnation non amnistiĂ©e ou rĂ©habilitĂ©e)
  • La personne a commis des violences ou un dĂ©lit contre une personne dĂ©positaire de l’autoritĂ© publique ou investie d’un mandat Ă©lectif public
  • La victime de l’infraction commise n’a pas obtenu rĂ©paration de son prĂ©judice par l’auteur.
Stage de lutte, de sensibilisation ou de citoyenneté

L'auteur des faits peut ĂȘtre orientĂ© vers une structure sanitaire, sociale ou professionnelle pour suivre un des stages suivants :

  • Stage de citoyennetĂ© (rappel des valeurs rĂ©publicaines)
  • Stage de sensibilisation aux dangers de l'usage de produits stupĂ©fiants
  • Stage de sensibilisation Ă  la sĂ©curitĂ© routiĂšre (en cas d'infraction Ă  l'occasion de la conduite d'un vĂ©hicule)
  • Stage de responsabilisation pour la prĂ©vention et la lutte contre les violences au sein du couple
  • Stage de sensibilisation Ă  la lutte contre l'achat de services sexuels (dans le cadre de la lutte contre la prostitution)
  • Stage de responsabilitĂ© parentale (rappel aux parents de leurs droits et devoirs )
  • Stage de lutte contre le sexisme et de sensibilisation Ă  l'Ă©galitĂ© entre les femmes et les hommes

Ce stage doit ĂȘtre payĂ© par l'auteur des faits.

A noter

si l'auteur des faits est mineur, ses représentants légaux sont convoqués avant la mise en place de la mesure. Ils doivent donner leur accord. Le procureur fixe la part des frais de stage à payer par les parents.

L'auteur des faits mineur peut Ă©galement ĂȘtre orientĂ© vers un stage de formation civique ou vers une consultation auprĂšs d'un psychiatre ou d'un psychologue.

A noter

le procureur peut demander au mineur et à ses représentants légaux de justifier de l'assiduité du mineur à un enseignement ou une formation professionnelle.

Mise en conformité avec la loi ou le rÚglement

Le procureur de la République peut laisser la possibilité à l'auteur des faits de se mettre en conformité avec la loi ou un rÚglement.

Par exemple, la régularisation de la situation par l'auteur des faits est possible dans les situations suivantes :

  • Permis de construire non demandĂ© avant la rĂ©alisation des travaux
  • Mise en conformitĂ© d'un vĂ©hicule avec la loi
  • Paiement d'une pension alimentaire qui n'Ă©tait plus payĂ©e par l'auteur des faits

L'auteur des faits doit apporter la preuve qu'il a régularisé sa situation en présentant le document nécessaire (permis de construire accepté, facture de mise en conformité du véhicule ...). La réussite de la mesure permet à l'auteur des faits d'échapper aux poursuites.

A noter

si l'auteur des faits est mineur, ses représentants légaux sont convoqués avant la mise en place de la mesure. Ils doivent également donner leur accord.

Réparation du préjudice de la victime

Le procureur peut demander à l'auteur des faits de réparer le dommage causé à la victime. La réparation peut, par exemple, consister en l'indemnisation ou en la remise en l'état du bien dégradé.

La victime est informée des propositions de réparation. Elle peut les accepter ou les refuser.

A noter

si l'auteur des faits est mineur, ses représentants légaux sont convoqués avant la mise en place de la mesure. Le mineur et ses représentants légaux doivent donner leur accord par procÚs verbal.

Si le dommage concerne les biens d'une commune, le procureur peut demander à l'auteur des faits de répondre à une convocation du maire. Cette convocation permet à l'auteur de faits de conclure une transaction avec la mairie.

Interdiction de séjour ou de paraßtre

Le procureur peut interdire à l'auteur des faits de se rendre dans un ou plusieurs lieux déterminés dans lesquels l'infraction a été commise (un bar, un marché, une salle de sport...).

Il peut aussi interdire Ă  l'auteur des faits de se rendre dans le lieu oĂč rĂ©side la victime.

La mesure est décidée pour une durée de 6 mois maximum.

À la demande de la victime, en cas de violences conjugales ou familiales qui peuvent se rĂ©pĂ©ter, le procureur peut interdire Ă  l'auteur des faits de s'approcher et de rĂ©sider au domicile familial. Cette mesure est dĂ©cidĂ©e pour une durĂ©e de 6 mois maximum. Dans le cas de violences conjugales ou familiales, la mesure peut ĂȘtre accompagnĂ©e d'une prise en charge sanitaire, sociale ou psychologique de l'auteur des faits.

A noter

si l'auteur des faits est mineur, ses représentants légaux sont convoqués avant la mise en place de la mesure.

Interdiction de contact

Le procureur de la république peut demander à l'auteur des faits de ne pas rencontrer ou entrer en relation avec les personnes suivantes :

  • Victime
  • Complice
  • Co-auteur

L'interdiction est d'une durée maximale de 6 mois.

A noter

si l'auteur des faits est mineur, ses représentants légaux sont convoqués avant la mise en place de la mesure.

Médiation pénale

À la demande ou avec l'accord de la victime, le procureur peut ordonner une mesure de mĂ©diation pĂ©nale.

Cette mesure a pour objectif de résoudre à l'amiable le litige.

En cas de réussite, un procÚs verbal d'accord est signé entre le médiateur, la victime et l'auteur.

A noter

si l'auteur des faits est mineur, ses représentants légaux sont convoqués avant la mise en place de la mesure. Ils doivent également donner leur accord.

Verser une contribution citoyenne

Le procureur de la RĂ©publique peut demander Ă  l'auteur des faits de verser une contribution citoyenne auprĂšs d'une association d'aide aux victimes.

Le montant de cette contribution est fixé par le procureur en fonction de la gravité des faits, des ressources et des charges de l'auteur des faits.

Le montant maximum est de 3 000 €.

Composition pénale

La composition pénale est une procédure alternative aux poursuites.

Elle peut ĂȘtre proposĂ©e par le procureur de la RĂ©publique pour les contraventions et certains dĂ©lits comme par exemple l'usage de drogue ou la conduite en Ă©tat d'ivresse.

Cette procédure s'adresse à la personne physique (majeure ou mineure) ou à la personne morale, qui reconnaßt sa culpabilité.

A noter

s'il s'agit d'un mineur, lui et ses représentants légaux doivent donner leur accord, en présence d'un avocat.

DerniÚre mise à jour le 24 février 2022